Démarrage des poussins : eau et alimentation

L’eau est le premier aliment du poussin. Il est crucial de lui fournir de l’eau saine, à température appropriée et en abondance afin de lui permettre de s’hydrater dès son arrivée. Le plan de contrôle de la qualité de l’eau en laboratoire doit prendre en compte la qualité de l’eau à la sortie des pipettes ou des tuyaux des abreuvoirs et non celle du réservoir dans le local technique.

Avant l’arrivée des poussins l’eau doit être débarrassée de toute trace de désinfectant. En effet, une désinfection par thermonébulisation laisse du désinfectant séché sur les parois des abreuvoirs, et il s’en trouvera aussi dans les lignes de pipettes. L’ingestion de ce type de produit peut irriter le tube digestif du poussin et causer des diarrhées (responsables à leur tour de déshydratation) ou des problèmes d’assimilation des nutriments.

Figure 89 : On laisse l’eau s’écouler assez longtemps pour s’assurer qu’elle ne contient plus de désinfectant. On peut utiliser un colorant pour s’assurer que l’eau a suffisamment été renouvelée.

Il est conseillé de disposer l’eau dans les abreuvoirs et lignes de pipettes deux ou trois heures maximum avant l’arrivée des poussins afin qu’elle ne soit pas trop chauffée.

Nous recommandons de laisser le poussin avec les abreuvoirs environ deux heures avant de servir la première ration afin de s’assurer que chaque poussin ait bu suffisamment avant le repas.

Nous préconisons de disposer un abreuvoir pour 50 à 80 poussins au minimum. Mieux vaut trop d’abreuvoirs que pas assez, surtout lorsque le temps de transport entre le couvoir et le bâtiment a été long. Il suffira d’enlever quelques abreuvoirs les jours suivants, lorsque le démarrage aura été correctement effectué.

Figure 90 : Un petit abreuvoir pour 30 poussins au début. Au bout de 3 à 4 heures on peut installer les grands abreuvoirs qui conviennent pour 50 poussins. Avec le temps ces grands abreuvoirs seront mis à disposition de 80 à 100 sujets.

Figure 92 : Ce dispositif permet de recueillir l’eau dans une coupelle à partir de la pipette, rendant l’accès à l’eau plus facile.

Astuce technique

Nous conseillons fortement de stimuler la consommation en faisant couler un petit filet d’eau dans les abreuvoirs ou en laissant couler un peu d’eau par la pipette au-dessus d’un papier. Il faut répéter régulièrement ces gestes (à la réception puis toutes les heures pendant 2-3h) jusqu’à ce que les poussins, que le bruit de l’eau à la pipette attire, apprennent à boire seuls.

Si les pipettes sont multidirectionnelles il faut que ce soit également le cas pendant toute la vie de l’animal car une fois que l’utilisation de ce dispositif est apprise il est difficile de passer à un système en pipette fixe.

Figure 91 : Les abreuvoirs doivent être propres et entretenus. Le dispositif ici montré permet d’ajuster la hauteur quand les poussins auront suffisamment grandi.

Figure 93 : Les poussins sont curieux et explorent leur environnement avec leur bec. Ces coupelles les attirent et leur permettre de trouver les pipettes à proximité.

Erreur à éviter

Si les poussins sont élevés en pipettes, la phase de production peut être menée via des pipettes ou des abreuvoirs siphoïdes. En revanche si les poussins sont élevés via des abreuvoirs siphoïdes il faut garder ce dispositif en phase de production, car les oiseaux ne sauront pas se servir des pipettes !

L’aliment est préférablement présenté sous forme de miettes pour le démarrage. Il se dispose dans des plateaux de démarrage (la couleur rouge ayant comme particularité d’attirer l’attention du poussin). Nous préférons les plateaux au papier de démarrage qui se salit plus vite au cours du temps. On compte un plateau pour 50 poussins.

La hauteur du plateau doit permettre au poussin d’accéder aisément à l’aliment.

Figure 94 : Les plateaux de démarrage permettent de protéger l’aliment de la litière tout en le laissant accessible au poussin.

Figure 95 : Les plateaux ne sont pas identiques entre eux selon les marques et modèles. Une hauteur de 1,5cm maximum est conseillée (plateau de gauche).

Une fois désaltérés, les poussins peuvent commencer à manger. Pendant deux heures, on incite le poussin à venir manger en laissant tomber un peu d’aliment sur les plateaux de démarrage ou en tapant le fond du plateau avec les ongles. Le bruit de l’aliment sur la surface du plateau est un très bon stimulant pour un poussin. A renouveler régulièrement jusqu’à ce que chaque poussin sache trouver et consommer l’aliment.

A un jour, un poussin de SA51A consomme seulement 6 à 7g d’aliment en 24h (7 à 8g pour un poussin SA31A). En fonction de l’heure d’arrivée et de l’heure du repas le jour suivant, il faut donner la quantité adaptée.

Figure 96 : Les premières 24h un poussin de poules SA51A ne consomme que 7g d’aliment (un plateau pour 50 poussins donc 350g d’aliment ici) soit 0,3g d’aliment par heure.

Erreur à éviter

Ne surtout pas mettre trop d’aliment dès le début. Le poussin ne mangera pas tout et l’aliment se détériorera en raison de la chaleur et du temps (oxydation des nutriments, croissance de germes…), ce qui peut causer des troubles digestifs et gâcher inutilement la ration. A volonté ne veut pas dire en excès !

Figure 97 : Dans cet exemple de mise en place à 15h, pour une alimentation le lendemain à 8h (17h plus tard) il suffit de mettre 0,3 x 17 = 5g par poussin dans la mangeoire (rappel : un poussin consomme environ 0,3 g/h).

Figure 98 : Ce plateau est visiblement trop rempli. A la pesée on compte 890g d’aliment ce qui représente 18g par poussin : inutile, coûteux et laisse l’aliment se détériorer à l’air libre.

Après 3 h, 90 % des poussins doivent avoir le jabot plein. Lors de la palpation on doit sentir entre les doigts la présence d’une pâte, mélange d’aliment et d’eau. Toutefois :

- si le jabot est vide alors le poussin a des difficultés à trouver l’aliment et la boisson,

- si le jabot est rempli mais très mou, c’est qu’il est plein d’eau et cela peut signifier une difficulté à accéder à l’aliment,

- si le jabot est rempli mais dur, c’est qu’il est plein d’aliment et peut signifier une difficulté à accéder à la boisson,

- si le jabot est rempli et souple sans être trop mou ou trop dur, c’est qu’il contient un mélange d’eau et d’aliment. Cela signifie que le poussin a bu et mangé, ce qui est l’objectif recherché !

Astuce technique

On essayera toujours de redonner de l’aliment une technique fois le plateau vidé afin de s’assurer que les poussins mangent l’entièreté de leur ration et donc reçoivent tous les nutriments dont ils ont besoin. On parle d’ad libitum avec vide d’assiette.

Figure 99 : En palpant délicatement le jabot avec le pouce et l’index on peut évaluer sa consistance et son volume.

Figure 100 : Sur les souches à cou nu, le volume du jabot s’évalue encore plus facilement ! Ici ce poussin Ruby TN a bien mangé.

Un démarrage réussi se prépare longtemps en avance, mais il nécessite également d’investir beaucoup d’efforts et de temps dans les heures qui suivent la mise en place des poussins. Il faut s’assurer que les poussins ont bien compris où se trouvent les sources de chaleur, d’alimentation et de boisson.

L’éleveur et son équipe doivent régulièrement stimuler les poussins aux mangeoires et abreuvoirs, faire des rondes pour rassembler les égarés vers les zones de chaleur et s’assurer que le parc est bien étanche (pas de poussins coincés ou échappés).

Le schéma ci-dessous permet de récapituler les grandes étapes à ne pas manquer :

Figure 101 : Les différentes étapes pour réussir son démarrage.